Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
171. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Brienne Osnabrück 1646 September 25
Osnabrück 1646 September 25
Ausfertigung: Ass. Nat. 276 fol. 195–201’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 201 A’:
1646 Oktober 3. Duplikat für Mazarin: AE , CP All. 61 fol. 381–386’. Konzept Serviens ( ei-
genhändig ): AE , CP All. 77 fol. 401–405’, 408, (nicht ausgefertigt:) 406. Kopien: AE , CP All.
66 fol. 473–478; AE , CP All. 77 fol. 409–411’. Druck: Mém. et Nég. III S. 247–255;
Nég. secr. III S. 304–306.
Verzögerung des Friedens im Reich durch schwedische Forderungen (Beharren auf ganz Pom-
mern ; Entschädigung des Kurfürsten durch den Kaiser). Drohungen der brandenburgischen Ge-
sandten . Aufforderung Salvius’ an die Franzosen, selbst in Stockholm zu intervenieren. Hoffnung
auf neue Weisungen aus Schweden. Reise der niederländischen Gesandten nach Osnabrück; Über-
bringung eines spanischen Angebots: Eroberungen in den Niederlanden und in der Franche-
Comté sowie des Roussillon mit Rosas an Frankreich, Waffenstillstand für Katalonien; französi-
sche Antwort; Beilage. Eintreffen von Blankoratifikationen für Peñaranda vermutet. Motive
Pauws für Friedensvermittlung. Bitte um Anweisung über eine Beschleunigung oder Verzögerung
der Verhandlungen. Abschluß eines Friedens statt eines Waffenstillstandes zwischen Spanien und
Generalstaaten befürchtet. Zur Vertragsexekution.
Nous craignons bien que la fermeté de messieurs les Suédois à ne rien relas-
cher de leurs prétentions nous empesche de tirer l’effect de nostre voyage en
ce lieu que nous nous estions promis. Ils persistent obstinément à vouloir
retenir toutte la Poméranie et assurent que les ordres de Suède ne leur permet-
tent pas de s’en départir. Ils veulent mesme que l’Empereur donne à l’électeur
de Brandebourg la récompense nécessaire pour avoir son consentement,
quoyque le comte de Trautmansdorff soustienne qu’ilz luy avoient cy-devant
promis de n’exiger point ces conditions de Sa Majesté Impérialle. D’autre cos-
té les députés de Brandebourg protestent que leur maistre ne traictera jamais
de toutte ceste province, et qu’il se résoudra plutost à toutte sorte d’extrémi
tez pour attendre le temps de tirer raison de l’injure qu’on luy veut faire. Cela
nous met en très grande peine; car tandis que |:les Suédois ne seront pas
contens sur leur intérest particullier nous ne voyons point de moien de termi-
ner les difficultez qui se rencontrent dans les affaires généralles de l’Empire
lesquelles ilz fomentent secrettement au lieu de les faire cesser, afin que si le
traicté venoit à se rompre ou à estre différé il paroisse au monde que c’est
pour les intérestz publiez et non pas pour le leur particullier:|.
Nous pouvons bien assurer la Royne que nous n’avons rien oublié dans les
conférences que nous avons eu avec eux pour leur persuader de se ranger à la
raison, et que nous avons adjousté à tout ce que nous leur avons représenté
sur ce suject nostre propre exemple, et le tempérament que nous avons pris en
la satisfaction particulière du Roy pour ne perdre pas s’il est pos sible |:une si
favorable conjuncture de sortir d’affaires honorablement. Monsieur Salvius
nous a dict en confiance:| qu’ils ont escrit diverses fois à la cour de Suède les
mesmes choses que nous leur disions, mais qu’ils n’avoient encor pu obtenir
la permission de rien quitter de leurs demandes, qu’il |:seroit bon d’y faire
agir efficacement de nostre costé:| et qu’on pourroit accorder à noz raisons,
et à noz instances,
voyons réduictz à attendre la |:response de leur despêche ou le retour de cel-
luy que nous envoyerons en Suède:| qui ne sçauroit estre un moindre délay
que de six sepmaines. Pendant ce temps-là nous aurons à souffrir les plaintes
et les reproches des médiateurs et à nous défendre des artifices des Espagnols,
qui avoient desjà publié avant nostre départ de Munster que nous ne ferions
rien icy et que nous n’y venions que pour amuser le monde.
Il semble que |:Dieu a voulu récompenser d’un autre costé les sainctes inten-
tions de:| Leurs Majestez et tous les offices que nous faisons par leur com-
mandement pour l’avancement de la paix, car en mesme temps que la dureté
des Suédois ne nous permet pas de conclurre le traicté de l’Empire à Osna-
brug |:les ambassadeurs de Messieurs les Estatz nous y sont venus trouver
deux jours après nostre arrivée
de la part des Espagnolz. Le prétexte:| de leur voiage a esté pour faire divers
offices auprès des Suédois en faveur de la maison Palatine, de Madame la
Landgrave, de l’électeur de Brandebourg touchant la Poméranie, de ceux de
leur religion dans l’Alemagne et en général pour les exhorter à faciliter la
paix. Mais le principal suject a esté |:pour nous dire:| qu’ils ont conféré plu-
sieurs fois |:depuis nostre départ avec les ambassadeurs d’Espagne:| et qu’ils
ont enfin reconnu qu’on |:peut sortir d’affaires promptement avec eux à peu
près selon le désir de Leurs Majestez:| et qu’ils n’ont rien oublié de leur part
pour les y disposer.
Et de faict |:le sieur Paw:| ayant faict récit en substance de ce qu’il leur a dict,
nous |:n’eussions pu mieux agir ny parler que luy dans nostre propre cause:|,
ayant déclaré |:nettement au comte de Penaranda:| qu’il ne devoit point s’ at-
tendre que les Provinces-Unies pussent jamais se résoudre à rien faire sans la
France ny que |:nous pussions nous relascher des dernières propositions:|
que nous avons faictes, et qu’au contraire il y avoit un grand suject d’ appré-
hender que sy le reste de ceste campagne nous estoit heureux nous ne préten-
dissions de nouvelles conditions; que le lendemain |:l’archevesque de Cambray
et Brun les estoient venus trouver:| pour les prier de sçavoir de nous |:au plus
tost si nous persistions à noz dernières propositions et qu’il ne les avoit pas
veu esloignez d’y consentir pourveu qu’on ne parlât point du Portugal:|;
qu’ils avoient voulu d’abord se mettre en chemin pour nous faire sçavoir
|:cette bonne disposition d’accorder tout ce que nous avons jusques icy pré-
tendu :|. La |:proposition a esté:| que tout ce que le Roy |:possedde dans le
Païs-Bas et dans la Franche-Comté, le comté de Roussilon avec Rozes demeu-
reront à perpétuité à Sa Majesté et à la couronne de France par le traicté de
paix et qu’il sera faict une trefve en Catalogne de la durée que nous désire-
rons :| à la charge néantmoins que sy on juge à propos pour la commodité
réciproque de faire quelque eschange de part et d’autre au Pays-Bas, nous y
consentirions, et mesmes apporterions quelque facilité.
Nous avons faict |:répéter plusieurs fois cette proposition afin qu’elle soit
bien entendue de part et d’autre:|, mais encor que nous voyons clairement
que |:les ambassadeurs de Messieurs les Estatz en ont receu le consentement
des Espagnolz:| et que mesmes ils nous le fissent connoistre par leurs gestes,
et quelques discours ambigus, ils n’ont jamais voulu nous |:déclarer nette-
ment que lesdictz Espagnolz en eussent donné parolle:| en termes exprez, et
lorsque nous les avons pressé de nous parler plus franchement ilz nous ont
supplié de nous |:en reposer sur eux:| et de croire qu’ils ne fussent pas venus
icy nous faire ceste |:ouverture s’ilz n’eussent veu les dispositions nécessaires
à tomber d’accord:|. Le résultat de trois longues conférences que nous avons
eu avec eux, a esté que pour estre plus assurez de ce que nous pouvions faire
et soulager leur mémoire, ils ont pris un escrit semblable à celuy qui sera
cy-joinct où nous avons faict |:insérer l’affaire du Portugal
jugé à propos de |:consentir qu’il n’en soit point parlé jusques à ce que les
Espagnolz soient demeurez d’accord positivement de tout le reste dont nous
tascherons:| de les faire expliquer aussytost que nous serons de retour à
Munster.
Pendant le temps que ceste affaire a esté agitée les Holandois nous ont faict
connoistre que |:les Espagnolz veullent conclurre promptement:| et quand
nous avons objecté la longueur et la difficulté qu’ilz apportent ordinairement
aux ratifications des traictés qu’on faict avec eux, ils nous ont dict se sousrians
et se regardans l’un l’autre: „Peut-estre |:l’ont-ilz desjá et la donneront-ilz en
signant le traicté“:|, ce qui nous a faict apercevoir que l’advis que monsieur le
cardinal Mazariny nous a donné il y a quelque temps qu’on |:avoit envoyé
des blancz signez
Zu den Blankoratifikationen s. [ nr. 130 Anm. 10 ] .
en un instant:| estoit très véritable.
|:L’impatience:| que tesmoignent les Hollandois d’achever promptement ce
traicté nous faict faire de |:bonnes et de mauvaises conjectures de leur inten-
tion :| au moins de |:celle de Paw qui est le seul qui agist des trois qui sont
demeurés icy:|. Les bonnes sont que voyant le corps des Provinces-Unies re-
prendre le bon chemin, et ne vouloir rien faire sans la France, il faict sincère-
ment |:cet effort pour avancer nostre traicté:| afin que celuy qu’il a commen-
cé et signé pour sa patrie ne soit pas sans effect. Les mauvaises sont qu’il
auroit pu |:donner confidemment advis aux Espagnolz:| de ce qui se passe en
Holande et leur conseiller, |:pour y restablir les affaires:| selon leur désir, de
mettre sur le tapis |:une chaude négociation avec nous:| afin qu’escrivant à
ses supérieurs que nous |:sommes sur le point d’estre d’accord:| ceux-cy pour
n’estre pas |:prévenus passent outre dans leur traicté et approuvent la signa-
ture :| qui a esté faicte icy |:par trois de leurs plénipotentiaires:|, laquelle plu-
sieurs provinces sont sur le poinct de désadvouer. Il y a encor beaucoup d’ ap-
parence que ce qui |:presse le plus les Espagnolz et les Hollandois est l’ appré-
hention que Dunkerke ne tombe entre les mains du Roy:| et que la perte de
quelque importante place ne soit suivie de quelque grande révolution dans la
Flandre en nostre faveur, en quoy nous avons suject de croire que leurs senti-
mens ne |:sont pas beaucoup différens les uns des autres:|.
Quelque dessein ou |:jalousie qu’ilz puissent avoir, l’effect qui en paroist est
très avantageux pour la France, si elle peut obtenir ce qu’elle a désiré jusques
à présant:|. Le seul doute qui peut rester, est sy nous devons |:avancer la
conclusion du traicté:| dont nous voyons bien que nous serons |:pressez à
nostre retour ou si nous le devons différer:| jusqu’à ce qu’on voie le succez du
|:siège de Dunkerke et de Lérida et de la nouvelle entreprise que les armes du
Roy doivent faire aux costes de Toscane:|. Il y a tant de raisons contraires à
alléguer sur ceste question, et tant d’importantes considérations à faire de part
et d’autre que nous avons creu la |:résolution au-dessus de nostre pouvoir:| et
avons estimé à propos d’envoier apprendre la volonté de la Royne qu’il im-
porte extrêmement de nous faire sçavoir en diligence. Nous tascherons de
|:l’attendre:| s’il nous est possible avant que de |: rien résoudre:| sy ce n’est
que nous reconnussions qu’un |:trop long délay peust causer quelque rupture
où l’on ne pust pas remédier:| ou bien donner |:quelque soupçon à noz al-
liez :|, car il est très nécessaire pour le service du Roy qu’ilz soient persuadez
que nous |:ne cherchons point de longueur:|. Peut-estre que s’ils avoient
ceste opinion, ils prendroient |:des résolutions fascheuses et pour nous forcer
à ce qu’ilz désirent et éviter ce qu’ilz craignent:|. Ils seroient gens pour mettre
trop tost |:leur armée en garnison et retirer leurs vaisseaux de la coste de
Flandres, Pau ayant dict plusieurs fois que la saison estoit désormais bien
rudde pour tenir la mer et pour demeurer en campagne:| sy bien que pour ne
luy donner ny le temps ny le suject de nous faire |:aucun mauvais office:|
nous employons tout nostre estude à luy |:faire croire que nous souhaitions
de signer le traicté plustost aujourd’huy que demain:|, croyans bien pourtant
qu’il |:naistra assez de difficultez de la chose mesme:| sur divers articles dont
nous ne sommes pas encor convenus ensemble |:pour nous donner loisir d’ at-
tendre les résolutions de Leurs Majestez:|.
Nous sommes obligez de leur faire sçavoir que les députez de Messieurs les
Estatz parlans de la trefve de Catalogne ont tousjours évité de dire qu’elle
|:seroit de pareille durée que la leur:| et nous ont faict instance de |: limitter
un temps en le demandant si long que nous voudrions:|. Quand on leur a
respondu que ceste limitation dépendoit d’eux et que nous réglerions le temps
de nostre trefve par celuy qu’ils auroient choisy pour la leur, ils ont reparty
que leurs supérieurs n’avoient pas encor pris une dernière résolution sur ce
suject. Le mesme discours nous ayant esté faict diverses fois par les média-
teurs nous faict croire qu’il y a |:quelque mistère caché là-dessoubz que nous
n’avons encor bien peu pénétrer:|. Nous ne sçavons pas sy les propositions
qui ont esté mises depuis peu sur le tapis en |:Holande de faire une paix avec
l’Espagne:| ne seroient point cause que leurs députez veullent |:évitter cette
relation qui sembleroit se réduire à ne faire qu’une trêve:| ou s’il y a quelque
autre suject de faire ceste difficulté, dont nous tascherons de nous mieux es-
claircir lorsqu’on entrera plus avant en ceste matière.
En discourant avec lesdicts députez des moiens d’exécuter |:le traicté princi-
pal :| sy on vient à faire quelque eschange, ils nous ont dict que |:les Espa-
gnolz ne reffuseroient pas que Messieurs les Estatz fussent dépositaires des
places eschangées pour les restituer en mesme jour à ceux à qui elles devront
demeurer:|.
7–9 Il nous […] les Espagnolz.] Im Konzept, nicht aber in Ausfertigung und Duplikat, mit
dem Vermerk Pour adjouster à la dépesche ergänzt: Nous ne doutons pas aussy que si l’on
peut disposer les Espagnolz d’eschanger Aire et Saint-Omer contre les autres places que
Sa Majesté possède sur la rivière de Lys, affin qu’ell’ayt toute la comté d’Artois la Reyne
n’aprouve que nous le fassions et que pour faciliter l’affaire nous donnions avec cela les
places que si 〈avons〉 occupées dans les autres endroits de la Flandre et dans la Franche-
Comté en faisant par l’eschange la part des Espagnolz un peu avantageuse en quoy néant-
moins nous userons de toute la retenue possible.
pédient quoy-qu’il |:tende à establir une grande union et confiance entre eux
et les Espagnolz:|.
1 Ass. Nat. 276 fol. 188–189’: Poincts plus importans desquels les plénipotentiaires de
France et d’Espagne doivent convenir avant touttes choses, (den niederländischen Gesand-
ten Pauw, Donia und Clant übergeben:) [Osnabrück] 1646 September 22, Kopie. Weitere
Kopie, datiert auf den 23. September 1646: AE , CP All. 66 fol. 446–447’; Konzept: AE , CP
All. 77 fol. 387–388’; Druck einer it. ÜS: Siri VIII S. 885–887.